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Connaître le Brésil

L’influence arabe au Brésil : 7% des brésiliens sont d’origine arabe

Le Brésil est un melting pot de cultures. Les brésiliens peuvent être de toutes les couleurs et origines. 
Les premiers migrants arabes arrivés au Brésil pour des raisons telles que les persécutions religieuses, les guerres fréquentes au Liban ou les conflits entre Israël et la Palestine. Ils sont venus avec l’objectif de ne rester que temporairement, de travailler et d’accumuler un capital avant de retourner dans leur pays d’origine, mais ils ont fini par s’adapter et s’installer.

Qui étaient les brésiliens d'origine arabe ?

C’est une erreur très courante de supposer que ces immigrants étaient des musulmans. Jusqu’au milieu du 20e siècle environ, l’immigration en provenance du Moyen-Orient était principalement chrétienne, seule une minorité, environ 15 %, était musulmane. 
Selon le recensement de 2020, il y a 11,6 millions d’Arabes et leurs descendants, soit 7 % de la population brésilienne, dont 39 % dans le sud-est du Brésil, 32 % dans le Nord-Est, 18 % dans le Sud du pays, 6 % dans le Nord et 5 % dans le centre-ouest. La plupart de ces immigrants sont d’origine libanaise (27%).

Une immigration intensifiée en 1920

Les primo-arrivants sont restés dans les grandes villes à cause des nombreuses opportunités de travail. Initialement, ils ont travaillé essentiellement dans le commerce. Ainsi les villes comme São Paulo et Rio de Janeiro ont connu beaucoup de colporteurs arabes (vendeurs ambulants qui font le lien commercial de marchandises entre ville et villages). De nos jours, plusieurs familles d’origine arabe et juive sont les principaux acteurs du commerce au détail à São Paulo (Brás). Ces familles ont su créer des grands groupes grâce à leur travail de plusieurs générations.

Le Brésil a d’ailleurs eu un président d’origine arabe (liban), Michel Temer, il était vice président de 2011 à 2016, et président du Brésil de 2016 à 2019. Mais également, Fernando Haddad,  qui a été Ministre de l’éducation et préfet de São Paulo. Mais aussi, Geraldo Alckmin, qui a été plusieurs fois Gouverneur de l’État de São Paulo. 

L'influence arabe au Brésil

Photo par riopix

La culture arabe a influencé et influence encore les Brésiliens de nombreuses manières, dont la plus connue est la nourriture. Il existe plusieurs restaurants spécialisés dans la sphirra, le kibe, le falafel et aussi les sucreries comme le baklava ou la raha (gomme arabe). Bien que d’autres cultures le fassent également, l’habitude de boire du thé pendant les repas a été largement répandue par les Arabes. Mais le café sacré et les épices comme la cannelle, la noix de muscade et la cardamome se sont également invités sur notre table grâce à la cuisine arabe.

L'influence dans la musique

Certains rythmes et instruments typiques du Nord-Est du Brésil ont été profondément influencés par des rythmes appelés « deux tempo » de la musique arabe, comme le malfuf, l’ayub, le karatchi, qui seraient équivalents au côco, à l’ijexá et au baião du Nord-Est (baião nordestino). Le cavaquinho (instrument ressemblant à une guitare) est un descendant direct du luth, qui signifie bois en arabe.

L'influence dans la langue

Photo par Tama66

De plus, le portugais brésilien présente également de nettes influences de la langue arabe dans des mots comme Alferes, Almeida et Alcântara qui signifient respectivement le cavalier, la table, le pont. Une autre forme moins connue de l’influence linguistique étendue se trouve dans les mots commençant par X comme xadrez, xarope ou xerife ou encore dans d’autres commençant par enxofre comme enxaqueca, enxoval, enxofre.

Toutefois l’influence de la langue arabe sur le portugais a commencé bien avant la migration au Brésil. En 711, il y a eu la conquête de la Péninsule Ibérique (Portugal et Espagne) par le califat omeyyade et le Portugal est resté sous domination jusqu’en 1249, donc plus de 500 ans. Donc la langue portugaise était déjà influencée par la langue arabe avant son arrivée au Brésil. Ainsi, beaucoup de mots commençant par Al et A sont également d’origine arabe. Par exemple :

Alface (Al-khas) = laitue, Alecrim (al-iklil) = romarin, alfaiate (al-khayyat) = tailleur

Arroz (arruzz) = riz, Açougue (az-zawq) = boucherie, 
Azeitona (az-zaytun) = olive

L'histoire d'une brésilienne d'origine arabe

Personnellement, la culture arabe a influencé une bonne partie de ma vie puisque la famille de mon père est d’origine libanaise, plus précisément de la capitale Beyrouth. Mon arrière-grand-père a quitté le Liban avec son frère, sans que l’on sache exactement pourquoi, et a débarqué au port de Santos et a été reçu par une famille amie dans la ville de São Paulo. Son frère est parti en Argentine et ils ont fini par perdre le contact.

C’est en vendant du tissu au porte-à-porte que Youssef, le père de mon grand-père paternel, a pu commencer à construire une vie de famille avec la femme qu’il avait rencontrée dans la maison familiale qui l’avait accueilli à son arrivée au Brésil. Mon arrière-grand-mère travaillait dans la maison et ils ont fini par se marier et donner naissance à une belle famille qui, aujourd’hui encore, englobe des éléments de la riche culture de nos ancêtres. 

J’en suis la preuve, je m’appelle Kadija (nom de la première épouse du prophète Mahomet, première personne à se convertir à la religion musulmane prêchée par lui) et c’est un grand plaisir d’écrire sur un sujet qui me concerne personnellement comme celui-ci. 

J’espère continuer à écrire et à montrer les beautés, les curiosités et les secrets du Brésil et de sa vaste culture composée d’une grande variété de personnes venant de toutes les parties du monde.

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